13 oct. 2011

The Artist


Hollywood, 1927. George Valentin, célèbre et populaire acteur de films muets, fait la rencontre d'une jolie jeune femme voulant devenir une grande actrice, Peppy Miller. Mais la carrière de George vit un véritable coup d'arrêt à l'arrivée du parlant. Persévérant dans le muet, sa carrière prend l'eau et il n'est plus que l'ombre de lui-même... De son côté, Peppy Miller devient une véritable star à Hollywood grâce aux films parlants, mais elle n'oublie pas d'où elle vient : tout ça c'est grâce à George Valentin. 
Coup de coeur critique et public du dernier Festival de Cannes, The Artist (2011) était très attendu en France. Une attente que l'on peut résumer en trois points : la rumeur court comme quoi il pourrait être nommé aux Oscars (pas seulement pour l'Oscar du Meilleur film Étrangé..), le film a été tourné à Hollywood, en noir et blanc et en muet, et il est porté par le trio génialissime du premier OSS 117 : Michel Hazanavicius, Jean Dujardin et Bérénice Béjo
Un projet fou ! Entre l'Imax et la 3D envahissants les salles de ciné, comment un film muet, en noir et blanc pourrait s'imposer aujourd'hui ? Un projet surréaliste permis entre autre par Thomas Langmann (Producteur du Diptyque sur Mesrine (2008) et d'Asterix et Obelix aux Jeux Olympiques (2008)) qui, dès le départ, a cru à 200 % au potentiel artistique du projet. Un projet fou qui est tombé dans les mains très influentes de The Weinstein Company. Grands vainqueurs l'an dernier des Oscars avec Le Discours d'un Roi (2011) (4 Oscars dont Meilleur Film), ils veulent faire de The Artist, leur nouvelle poule aux oeufs d'or... Déjà vainqueur d'un Prix d'Interprétation Masculine à Cannes, Jean Dujardin peut espérer une nomination historique à l'Oscar du Meilleur Acteur. Toute est possible avec les Frères Weinstein... 
En y repensant, ils ressemblent un peu au producteur du film dans The Artist interprété par John Goodman. D'ailleurs, ce dernier n'est pas la seule figure d'Hollywood à participer à ce projet : James Cromwell joue les "Alfred" pour George Valentin (Jean Dujardin), Malcom McDowell fait une petite apparition clin d'oeil aux côtés de Bérénice Béjo
Revenons aux personnages principaux : Jean Dujardin et Bérénice Béjo reforment ce couple mythique de OSS 117 : Le Caire Nid d'Espions (2006). Épatants dans le registre comique, ils étonnent dans un registre plus sentimental et dramatique. Un véritable duo qui se sert des points forts de l'autre pour sublimer ses points faibles. Ils sont formidables. 
Autre duo du film, Jean Dujardin et son chien. Ce chien est génial (il a d'ailleurs reçu la Palm Dog au dernier Festival de Cannes récompensant le meilleur chien de la Croisette). Ils sont extrêmement drôles.
Une vraie mention spéciale à Jean Dujardin. Je vois difficilement quelqu'un d'autre pour ce rôle.. Depuis toujours, son jeu est basé sur les expressions de son visage et de son corps, son talent pour exprimer ce qu'il veut sans parler... Il a su reprendre les classiques des films muets des années 20 sans sombrer dans le ridicule et la caricature. Une vraie prouesse technique sublimée par les petits mouvements de claquettes à la Fred Astaire en compagnie de Bérénice Béjo. Un plaisir ! 
Au final, tout le mérite revient à Michel Hazanavicius (scénariste et réalisateur) qui a toujours voulu réaliser un film muet en forme d'hommage à toute cette époque magique où le silence était d'or et où les acteurs et les actrices avaient plus d'importance que le film lui-même. Le film est rythmé, drôle, émouvant et admirablement reconstitué (le tout a été filmé à Hollywood dans de véritables studios américains de l'époque).
Le mot "hommage" a rarement eu autant de sens... 
Un véritable travail d'"Artist".
Note : ★★★★★
Fab'