4 avr. 2013

Tout ce qu'il faut savoir sur Star Trek Into Darkness !

Dans l'épisode précédent :

Après avoir fait ses preuves en tant que créateur de séries à succès (Alias, Lost...), J.J. Abrams est propulsé à la tête de son premier long-métrage Mission : Impossible III (2007) avec le plus gros budget jamais alloué pour une première réalisation... Pour son deuxième long-métrage, il décide ni plus ni moins que de remettre au goût du jour une saga désuète : Star Trek ! Un projet fou surtout pour nous petits français qui ne plaçons pas cette saga dans nos coeurs... Merci Les Inconnus
Enfin, le projet est lancé sous le nom de Star Trek XI. Le jeune prodige s'entoure de ses amis : les producteurs de Lost : Damon Lindelof et Bryan Burk, son compositeur attitré Michael Giacchino et des scénaristes Roberto Orci et Alex Kurtzman. Les fidèles des fidèles. Tout au long du développement, les spéculations vont bon train sur le scénario, les acteurs, les personnages, soulevant les contestations des trekkies (les fans de l'univers Star Trek qui parlent klingon, se réunissent dans des conférences, se déguisent en Spock...). Mais en mai 2009, le film met d'accord le public et la critique qui souligne le travail d'écriture intelligent et moderne des scénaristes ainsi que la réalisation et les effets spéciaux spectaculaires de cette épopée spatiale éblouissante. Je partage aussi cet avis dans ma critique du film est ici
Une suite était inévitable et attendue.  

Quatre ans déjà... :

Pourquoi ce fut si long ? Parce que J.J. Abrams est un Monsieur aux multiples projets entre les séries qu'il produit : Lost, Fringe, Person Of Interest, Revolution... et son projet Super 8 (2011) qu'il voulait réaliser depuis longtemps, il n'avait plus beaucoup de temps pour la suite de Star Trek (2009). Néanmoins, elle a toujours été dans un coin de sa tête. Les choses s'accélèrent quand la Paramount date la sortie du film au moins de juin 2012. A peine un an et demi pour un blockbuster, l'espoir était mince. Un temps prévu fin 2012, début 2013, le studio a décidé de bloquer la date au 12 juin 2012 laissant à J.J. Abrams et son équipe le temps de nécessaire pour mettre en boite le film, assurer la post-production, la 3D et la promotion du film. 
Les choses ce sont faites petit à petit dans le plus grand secret... Aah J.J. Abrams et ses mystères ! 

Le point sur le casting :

La quasi-intégralité du casting du premier épisode a répondu présent pour une suite : Chris Pine (Kirk), Zachary Quinto (Spock), Zoe Zaldana (Uhura), Karl Urban (Bones), Simon Pegg (Scotty), Anton Yelchin (Chekov), John Cho (Sulu) et Bruce Greenwood (Pike) sont tous de retour. 
Pas de retour de Leonard Nimoy ce qui est compréhensible vu son rôle complexe dans le premier Star Trek



La grande interrogation restait : quel méchant pour cette suite ? Quel acteur ? Un temps pressenti, Benecio Del Toro a refusé le rôle... Pas Benedict Cumberbatch, qui, grâce à la série Sherlock, est devenu un acteur qui monte à Hollywood. Une voix et une gueule. L'acteur a fait l’unanimité dès le teaser. Son personnage a longtemps été sujet à des spéculations. Beaucoup on pensait à Kahn, l'un des grands méchants de l'univers Star Trek alors qu'il jouera John Harrison, un ancien agent de Starfleet qui se rebelle contre l'agence... Après, personne ne contredit la thèse d'un pseudonyme ou qu'il deviendra Kahn au cours du film... J.J. Abrams sait (très bien) entretenir le mystère. Après quand on regarde de près l'histoire de Khan, c'est un ancien tyran surhumain qui a vu son équipage et sa femme périr dans l'explosion d'une planète provoquant une catastrophe écologique sur la planète voisine où il était en exil... Animé par la vengeance, il décide de détruire Starfleet et l'Enterprise. Et la "vengeance" semble très présente dans ce nouvel opus... 
Au rayon des petits nouveaux : Peter Weller, le célèbre interprète de Robocop et le mannequin Alice Eve - Trop Belle ! (2010) et Men In Black 3 (2012) - qui jouera Carol Marcus une scientifique connue par les fans pour avoir eu un enfant avec James T. Kirk. Peu de nouveaux, c'est donc l'occasion d'étoffer les personnages et les relations entre eux. Ils ont tous "un truc" comme on dit et faisons confiance à J.J. Abrams pour retrouver l'humour et la tension du premier épisode ! 

Benedict Cumberbatch en méchant ça donne ça :

















Le synopsis :

Alors qu’il rentre à sa base, l’équipage de l’Enterprise doit faire face à des forces terroristes implacables au sein même de son organisation. L’ennemi a fait exploser la flotte et tout ce qu’elle représentait, plongeant notre monde dans le chaos…
Dans un monde en guerre, le Capitaine Kirk, animé par la vengeance, se lance dans une véritable chasse à l’homme, pour neutraliser celui qui représente à lui seul une arme de destruction massive.

Nos héros entrent dans un jeu d’échecs mortel. L’amour sera menacé, des amitiés seront brisées et des sacrifices devront être faits dans la seule famille qu'il reste à Kirk : son équipe. (source : Allociné)


Chaos, vengeance, destruction, amour et amitié... Un cocktail qui donne envie !


John Harisson en détention ? Pour mieux détruire l'Enterprise from the inside ?

Poster #1 :

Une première affiche teaser très sombre montrant un homme (le méchant du film), de dos, surplombant Londres en cendres... On devine, à travers les débris, le logo Star Trek. Une affiche qui rappelle étrangement celle de The Dark Knight Rises (2012) où l'on découvrait le Bat-Signal à travers des immeubles détruits... Une affiche qui annonce surtout beaucoup de dégâts et de chaos !  

Teaser #1 : 

Premier Teaser impressionnant où la dimension de vengeance et de chaos présents dans ce nouvel épisode prennent tout leur sens. Un musique épique, une voix-off grave et terrifiante au discours préventif qui ne laisse présager rien de bon pour Kirk et son équipage... D'ailleurs, le teaser se termine sur la chute (ou atterrissage forcé ?) de l'Enterprise ! Rien que ça. 
"Shall we begin ?"

Teaser #2 - Super Bowl :



Petit spot TV diffusé à l'occasion du Super Bowl 2013 dévoilant un peu plus le personnage de Benedict Cumberbatch. Il se dit "meilleur en tout"... Un surhumain ? Enfin, ce bref spot confirme les images spectaculaires et visuellement bluffantes du premier teaser.
Oui, 30 secondes c'est vraiment trop court...

Trailer #1 : 

Une bande-annonce plus centrée sur l'Enterprise et son équipage. Plus poétiques et dramatiques, ces images annoncent des morts au sein de Starfleet dont Kirk serait apparemment responsable... On découvre un peu plus les membres de l'Enterprise : oui ils sont tous de retour ! [pour ceux qui ne suivent pas l'actualité ciné..] 
Une bande-annonce très réussie avec deux parties distinctes qui ont toujours fait la force de J.J. Abrams : le drame et le spectacle ! 

Teaser #3 :

De nouvelles images une nouvelle fois spectaculaires notamment la scène où Kirk vole dans l'espace entre les vaisseaux... Le début est un bout d'une scène faisant partie du prologue de 9 minutes diffusé à la fin des séances IMAX de Le Hobbit : Un Voyage Inattendu (2012). En soi, ce n'est pas un prologue mais trois scènes tirées du film qui ne dévoile pas du tout l'intrigue du film mais qui permet d'admirer une réalisation moderne et des effets spéciaux de haute qualité. Diffusées en IMAX 3D, ces quelques minutes passent beaucoup trop vite mais elles m'ont laissé sans voix. C'est vraiment impressionnant visuellement...

Trailer #2 : 

Cette bande-annonce internationale fait tomber le voile mystérieux autour du personnage interprété par Benedict Cumberbatch : c'est un agent de Starfleet, il a attaqué un bâtiment de Starfleet et serait plus fort que Kirk. On le voit sauter d'un vaisseau à l'autre.. Il a tout du méchant moderne par excellence : un côté sombre, mystérieux, dangereux et complexe. 
On découvre également pour la première fois Peter Weller dans un rôle de leader au sein de Starfleet ainsi que la plastique de rêve de Alice Eve (super scène, très vendeur !). 
On apprend en revanche pas grand choses sur l'équipe de l'Enterprise si ce n'est que le vaisseau lui-même se crashe sur Londres depuis l'espace... WTF ?! 
Des images encore plus spectaculaires et une musique dantesque ! Le film semble encore meilleur que le premier : "tout pareil mais en mieux !" - ce sont, par ailleurs, les premiers échos des journalistes chanceux qui ont pu assister à la projection de 30 minutes du film en avant-première au Pathé Quai d'Ivry le 7 mars 2013... 

Ce nouvel épisode sent bon, très bon même !!

Poster #2 :


Un deuxième poster mettant encore en avant le méchant du film. Ce John Harisson aura forcément une importance cruciale dans cet épisode ! On découvre en arrière plan les trois personnages principaux armés et en action. Seul Benedict Cumberbacth semble serein et sûr de sa force... Même Spock (Zachary Quinto) semble inquiet... Et toujours ces débris, cette poussière...
Cette fois-ci, le 3D est bien mis en avant invitant le spectateur à se déplacer dans les salles IMAX pour profiter du spectacle concocté en secret par J.J. Abrams et son équipe ! 

Star Trek Into Darkness : à ne pas louper en 2013 comme quatorze autres films ici !!


Fab'

23 mars 2013

Happiness Therapy

Quel plaisir de retrouver la mise en scène David O. Russell un peu moins de deux ans après le brillant The Fighter (2011) ! On le retrouve à la réalisation et à l'écriture de Happiness Therapy (2013), une comédie romantique pas comme les autres qui a fait sensation lors des Oscars 2013 avec 8 nominations dont Meilleur Film. 
Un petit bijou de comédie qui raconte la vie de Pat (Bradley Cooper), un homme qui a séjourné en centre psychiatrique quelques mois après avoir voilement agressé l'amant de sa femme suite à une fâcheuse rencontre dans la salle de bain de Pat... Une fois remis de ce terrible choc, Pat arrive de mieux en mieux a gérer ses émotions et veut reprendre le contrôle de sa vie. Il veut reconquérir sa femme à tout prix. Tiffany (Jennifer Lawrence), une jolie jeune fille, qui a enduré les mêmes problèmes comportementaux que lui va l'aider à reconquérir sa femme en l'échange d'un service particulier. Les deux paumés de la vie vont essayer de reprendre leur vie en mains... 
Placer une histoire d'amour entre deux psychotiques qui sont incapables de maîtriser leurs émotions, c'est vraiment une bonne idée. Cela donne lieu à des situations hilarantes et uniques. Comme les joggings quotidiens de Pat et Tiffany ou la discussion sur leurs prescriptions médicales au dîner de la soeur de Tiffany. La relation Bradley Cooper - Jennifer Lawrence est impeccable. Les deux acteurs sont à leur meilleur niveau et si le talent comique de Bradley Cooper n'était plus à prouver depuis la Saga Very Bad Trip, on lui découvre un côté dramatique à la fois surprenant et décadent ! Quand à Jennifer Lawrence, Oscar de la Meilleure Actrice pour ce rôle, est parfaite. Drôle, séduisante et anti-cliché, la petite Katniss de la Saga Hunger Games a tout pour devenir une très (très) grande actrice. 
La fraîcheur de la nouvelle génération !

Les fans de Fighter retrouveront ce qui a fait le charme de ce film de boxe - où Christian Bale avait remporté l'Oscar du Meilleur Acteur dans un Second Rôle. Une réalisation intime, une famille déchirée par la passion d'un membre de la famille (dans Happiness Therapy, c'est la passion de Pat Sr. (Robert De Niro ridicule et bouleversant) pour les paris sportifs et l'équipe de foot de Philadelphie), des scènes de disputes surréalistes et d'une intensité rare dans le salon du foyer familiale... David O. Russell s'est exactement capter le moment unique où une famille se détruit et/ou se reconstruit. Dans la joie, dans la peine, sa mise en scène, caméra à l'épaule, met en lumière l'immense talent de ses acteurs. Car derrière le duo d'acteurs excellents, on a une belle brochette de seconds rôles tous différents et savoureux. En tête, Robert De Niro qui m'a rarement touché à ce point, Jacki Weaver (la mère de Pat) et le retour de Chris Tucker qui nous régale de son jeu comique tout en simplicité (pour une fois). 

Bref tout fonctionne admirablement dans cette comédie moderne où tous les pans du scénario sont drôles et où la mise en scène de David O. Russell sublime l'intensité émotionnelle des joutes verbales entre tout ce très beau casting. 
Son prochain film, un thriller tiré d'une histoire vraie sur un escroc recruté par le FBI pour mettre à mal la corruption au Congrès des Etats-Unis est à ne pas louper surtout quand le gars réuni Christian Bale, Jeremy Renner, Bradley Cooper, Jennifer Lawrence et Amy Adams au casting... Oui, le gars sait s'entourer et le rend bien à ses acteurs (trois d'entre eux ont remporté un Oscar pour l'un de ses films...). 

Note : ★★★★★

Fab'

22 mars 2013

Spring Breakers

Avec Spring Breakers (2013), Harmony Korine a eu l'idée de l'année pour se faire connaitre du grand public : mettre quatre (très) jolies filles (très) populaires en bikini au milieu d'une intrigue mêlant violence, sexe, alcool et fêtes. Le meilleur moyen pour se faire connaitre surtout quand le Monsieur arrive à enrôler Selena Gomez, Vanessa Hudgens, Ashley Benson et sa compagne Rachel Korine

Qui est Harmony Korine ? Un cinéaste underground comme on dit surtout connu pour ses nombreux courts-métrages, son film Mister Lonely (2008) sur l'univers des sosies, et par l'élite des cinéphiles. Et c'est ce qui est bien avec ce réalisateur, c'est qu'il garde sa façon de penser. C'est pas parce qu'il a des stars à son casting qu'il va les chouchouter ou faire un film cliché et ultra-calibré. Au contraire, il emmène ses acteurs dans son univers, laissant vivre ses personnages dans l'instant présent. Ici, les personnages de Faith, Candy, Brit et Cotty évoluent sur une route dangereuse... Portées par la volonté de vivre quelque chose de nouveau, elles braquent un fast-food pour partir en Spring Break. Arrivées sur place, elles s'éclatent entre soirées, garçons, drogues et alcool. Mais la fête se termine quand elles se font arrêter par la police lors d'une fête. Alien (James Franco méconnaissable), un caïd de la région plein aux as payent leur caution et prend les quatre filles sous son aile. A la Snoop Dogg, oui exactement... 

Plus, le film avance, plus on se dit qu'elles s'engagent jusqu'à un point de non-retour pourtant Harmony Korine change plusieurs fois le destin de ses personnages avec intelligence et tact, nous prenant, du coup, à contre-pied. J'ai beaucoup aimé ces "rebondissements". 
Mais la grande force du film c'est le message implicite sur la déchéance d'une génération de jeunes américains qui dépensent tout ce qu'ils ont dans une orgie moderne d'une semaine où alcool, drogues, sexe et armes cohabitent dans un même lieu de décadence... Pourtant, Harmony Korine ne prend jamais parti. C'est étrange ce qu'il arrive à faire... Il narre l'histoire de ses personnages avec un ton neutre déroutant... Impossible de savoir s'il dénonce leur comportement ou s'il les encourage. Un ton neutre assez déstabilisant pour certains mais qui reste dans sa ligne de conduite : laisser évoluer ses personnages par eux-mêmes. Un ton neutre sublimé par la poésie de la musique, des images, des plans et de la photographie : beaucoup de fluo, de lumières noires, de scènes de nuits mettant en contraste les images festives du Spring Break. Une poésie sombre et violente aux faux airs de David Fincher et de Darren Aronofsky
Certaines scènes valent vraiment le détour comme la scène du braquage et celle de James Franco avec ses armes... digne du pilon de poulet dans Killer Joe (2012) !! Il faut aussi souligner la prestation surprenante des quatre copines qui cassent leur image de petites filles modèles. A la fois crédibles et envoûtantes... 

Bref, Spring Breakers est une vraie réussite, un poème moderne sur la violence et la décadence des jeunes d'aujourd'hui, à la réalisation appliquée et au ton neutre déstabilisateur... A ne pas mettre à la portée de tous. Un cinéma inventif et poétique qui en surprendra plus d'un ! 

Note : ★★★★


Fab'

18 mars 2013

Le Monde Fantastique d'Oz

On avait plus entendu parler Sam Raimi au cinéma depuis le film d'horreur Jusqu'en Enfer en 2009. Quatre années de travail sur l'adaptation du roman pour enfants Le Magicien d'Oz de L. Frank Baum. Une oeuvre culte aux Etats-Unis plusieurs fois adaptée au cinéma dont la plus mémorable restera la comédie musicale Le Magicien d'Oz de Victor Fleming avec Judy Garland en 1939. Ici, Sam Raimi nous offre un préquel de cet univers en se focalisant sur l'arrivée du Magicien dans le pays d'Oz interprété avec brio par James Franco
Un magicien de pacotille dans notre monde, un charlatan qui se retrouve propulsé dans un monde étrange où, Oscar (James Franco) serait l'élu d'une prophétie qui ferait de lui le Roi du Pays d'Oz s'il parvient à vaincre la méchante sorcière... Malheureusement, au pays d'Oz, la vraie magie existe. Il devra donc user de la ruse pour prouver au peuple d'Oz qu'il est un grand homme plein de bonté... 

OK, au début, c'était alléchant avec Sam Raimi aux commandes, l'excellent James Franco dans le rôle principal et une très belle bande-annonce passant du noir & blanc aux couleurs vivantes du monde fantastique d'Oz (avec l'élargissement d'écran très malin). Malgré ceci, je n'ai pas réussi à rentrer dans le film, ni dans ce monde imaginaire... La faute à un surplus d'effets spéciaux qui rend l'univers plus factice que réel. Les décors sonnent faux et les couleurs trop vivantes rendent l'univers très cucul (production Disney oblige)... La faute aussi à des personnages trop décalés. Du coup, j'ai pas accroché. 
Les parallèles, charlatan/grand magicien et gentille sorcière/méchante sorcière mettent directement le spectateur dans cette atmosphère oppressante de Disney. J'en ai tellement bouffé que j'ai de plus en plus de mal. Enfin, il a fallu attendre la dernière partie du film (et les rebondissements prévisibles) pour "rentrer dedans" et me prendre d'affection pour le peuple d'Oz. Le spectacle du Magicien à la fin est vraiment très réussi. 
Quelques scènes valent le détour comme la première partie en noir & blanc dans le Kansas à la fois drôle et émouvante ponctuée par une mise en scène spectaculaire avec la tornade et l'élargissement de l'écran en passant à la couleur... Très ingénieux. On retrouve cette inventivité dans le spectacle final mais entre les deux, rien si ce n'est des effets 3D réussis. Je m'attendais à mieux de la part du réalisateur de la Trilogie Spider-Man...
Côté casting, pas grand chose à dire si ce n'est que James Franco est (une nouvelle fois) très bon en charlatan et que le trio de jolies filles qui l'accompagne (Rachel Weisz, Mila Kunis et Michelle Williams) est très Disney. La dernière rappelle l’insupportable Reine Blanche dans Alice Au Pays Des Merveilles (2010) en moins pire. Son visage d'ange sauve les meubles. De son côté Mila Kunis en surprendra plus d'un à mon avis... 

Voilà, plus de 200 millions de dollars de budget pour une fresque Disney très colorée aux personnages étranges et loufoques (seul le singe volant (Zach Braff) m'a fait rire) qui plaira plus aux enfants qu'aux adultes... 
Une déception.

Note : ★★

Fab'

5 mars 2013

Gangster Squad

Los Angeles, 1949. Le Chef de la Police de Los Angeles, Bill Parker (Nick Nolte) décide de recruter une équipe de flics qui n'ont pas froid aux yeux pour faire tomber le règne sanglant et violent du terrible parrain Mickey Cohen (Sean Penn). Gangster Squad (2013) est inspiré d'une histoire vraie, celle de la reconquête de Los Angeles par des brigades de policiers anonymes, ces policiers sont devenues des véritables légendes de Hollywood, alors qu'ils n'ont jamais connu la gloire. Des soldats de l'ombre en quelque sorte. 

Ruben Fleischer - réalisateur de l'excellent Bienvenue A Zombieland (2009) - devait trouver un casting à la hauteur de ses légendes. Josh Brolin, le leader de cette brigade, est parfait. Un personnage dur, au regard noir, à la détermination inébranlable pour la justice. Son physique des années 40 rend son personnage plus vrai que nature. Face à lui, Sean Penn incarne Mickey Cohen. Des retrouvailles pour les deux acteurs puisqu'ils s'étaient déjà donné la réplique devant la caméra de Gus Van Sant pour Harvey Milk (2009). Un coup dans le vent pour le double oscarisé qui en fait des tonnes et des tonnes. Sans nuances et affublé d'un maquillage raté, il se ridiculise plus qu'il n'impressionne... Une grosse déception. 
Heureusement que les autres membres de la brigade tire son épingle du jeu. Le meilleur reste (comme toujours) Ryan Gosling parfait en policier qui s'éprend de la copine de Mickey Cohen (incarnée par Emma Stone). Encore des retrouvailles puisque les deux jeunes acteurs qui jouaient déjà le couple idéal dans Crazy, Stupid, Love (2011). Une fois encore, la magie entre les deux fonctionne et leurs petits moments tous les deux font partie des meilleurs moments du film. Le couple idéal je vous dis...
Au casting, on retrouve également le très prometteur Anthony Mackie, Giovanni Ribisi, Michael Peña, Robert Patrick, Josh Pence et Frank Grillo. Un casting très masculin dans lequel Emma Stone éblouie tout le monde par sa beauté intemporelle... 
On se prend assez vite d'affection pour toute cette petite bande dans un scénario classique de Will Beall qui fait la part belle à l'action et à l'humour. Je regrette néanmoins une réalisation stylisée, classique mais ratée. Toute la première partie du film manque de cohérence et si le travail de reconstitution est très réussi, il est en parie gâcher par la réalisation peu inventive trop stylisée de Ruben Fleischer... Dommage. 

Le film reste divertissant et efficace grâce à de bonnes scènes d'action (Chinatown et le combat près de la fontaine à la fin) et une bonne alchimie au sein des personnages, qui sauvent l'interprétation décevante de Sean Penn

Note : ★★★

Fab'

27 févr. 2013

Die Hard : Belle Journée Pour Mourir

John McClane (Bruce Willis) est de retour dans un cinquième épisode bien loin des précédents... Où est passé l'esprit des premiers Die Hard ? Quand McClane était coincé en haut d'une tour avec des terroristes, en marcel et sans chaussures : Piège de Cristal (1988)... Ou quand il courrait dans toute une ville pour résoudre les énigmes tordues d'un autre psychopathe : Une Journée En Enfer (1995)... 
Une autre époque.

Dès la mise en chantier d'un cinquième volet, j'ai eu des doutes avec l'introduction du fils de McClane (Jai Courntey vu dans la série Spartacus) et l'action délocalisée en Russie. Après, la première bande-annonce assez réussie j'ai remis quelques (petits) espoirs dans ce film en me disant que je rigolerai bien comme devant Expendables 2 (2012). Mais John Moore et Skip Woods sont passés par là. 
Ces deux gars ne sont ni plus ni moins responsables de navets devenus légendaires comme Max Payne (2008), - réalisé par John Moore - Hitman (2007), G.I. Joe : Le Reveil du Cobra (2009) ou X-Men Origins : Wolverine (2009) - tous scénarisés de mains de maître par Skip Woods (!!). Alors imaginez les deux réunis pour un film... ça donne un film délocalisé en Russie dans lequel le fils de McClane joue les espions infiltrés tentant de démanteler (avec l'aide de son père) le réseau d'un terroriste extrêmement dangereux voulant mettre la main sur un stock immense d'uranium dissimulé dans une usine désaffectée, en plein centre irradié de Tchernobyl... N'importe quoi !
Les retournements de situations sont prévisibles, le scénario est vide de chez vide, les scènes d'actions sont grossières, mal réalisées et légèrement surréalistes. Le méchant manque cruellement de charisme : il bouffe une carotte (WTF ?!) en débalant un monologue sans queue ni tête face aux McClane ! Même la course-poursuite du début est lente et sans intérêts... En plus, ils ont coupé la scène "undressed" de Yuliya Snigir que l'ont aperçoit dans la bande-annonce ! 
Et que dire de Bruce Willis ? Trop vieux pour ces conneries ? Non, il est et restera John McClane mais là il a perdu pas mal d'humanité en explosant tout ce qui existe en Russie  sans aucun remords .. Au final, il ne sauve même pas le monde ! Les quelques punchlines à la McClane m'ont fait sourire. Jai Courntey a peut-être trouvé sa voie (exclusivement ?) dans les films d'actions lui qui m'avait pourtant convaincu en bad guy face à Tom Cruise dans Jack Reacher (2012)... 
Bref, difficile de trouver quelques choses à sauver dans cette série B ? parodie ? nanar ? navet ? hommage aux 90's ? Impossible de cerner les pensées de John MooreCe cinquième volet ne mérite pas de s'appelait "Die Hard"... 

Note : ★

Fab'

24 févr. 2013

TOP 5 des Grands Oubliés des Oscars...

Les Oscars... Un objectif pour certains, la reconnaissance suprême pour d'autres, mais un oublie dans la carrière de plusieurs personnalités majeures de l'histoire du cinéma... En cette période de récompenses, je pense qu'il est important de ne pas oublier les vaincus qui sont devenus les grands oubliés de cette cérémonie. Quand je me dis que Charlie Chaplin, Stanley Kubrick, Alfred Hitchcock, Orson Welles, Marilyn Monroe, Kirk Douglas, Cary Grant n'auront jamais leur nom au palmarès de la cérémonie la prestigieuse du cinéma, j'espère que dans les années futures, la cérémonie ne passera pas (encore !) à côté des futurs talents et des futures oeuvres majeures du 7ème Art...
Il n'y a pas de grands vainqueurs sans grands vaincus... Il est tant de leur rendre hommage.

1- Leonardo DiCaprio

"Palmarès" : 3 nominations aux Oscars (deux Meilleur Acteur et un Meilleur Second Rôle), 8 nominations aux Golden Globes (6 Meilleur Acteur et deux Meilleur Second Rôle, un Golden Globe remporté, et 3 films à plus de 8,5/10 sur IMDb.

La plus grande injustice des Oscars !! On ne compte plus ses prestations mémorables : Titanic, Gangs Of New York, Arrête Moi Si Tu Peux !, Aviator, Les Infiltrés, Blood Diamond, Les Noces Rebelles, Shutter Island, Inception et dernièrement dans Django Unchained ! Leonardo DiCaprio a joué aux côtés des plus grands, il a tourné sous la direction des plus grands réalisateurs et pourtant, il n'a toujours pas son nom au palmarès de la plus grande cérémonie ! 
Pire : il n'a remporté que deux prix majeurs dans toute sa carrière ! Le Golden Globes du Meilleur Acteur dans un drame pour Aviator (2005) et l'Ours d'Argent du Meilleur Acteur pour Roméo + Juliette (1997)... Difficile de passer à côté d'une telle injustice. Il a tout de même était nommé deux fois à l'Oscar du Meilleur Acteur en 2005 pour Aviator et en 2007 pour Blood Diamond, ainsi que pour l'Oscar du Meilleur Acteur dans un Second Rôle au début de sa carrière en 1994 pour Gilbert Grape
Toujours excellent, sérieux et perfectionniste, ses interprétations sont à chaque fois différentes. Même s'il a l'habitude de jouer le héros, Leo est aussi bien à l'aise dans la fiction que dans le biopic. Sa performance dans Arrête Moi Si Tu Peux ! (2003) de Steven Spielberg reste sans doutes la plus aboutie mais comment l'Académie a pu passer à côté de celle de Aviator ou de Shutter Island (2010) ?! Inadmissible ! 
J'espère qu'il sera récompensé un jour lui qui a toujours su s'entourer et choisir ses rôles avec soin. Il sera prochainement à l'affiche de Gatsby Le Magnifique de Baz Lhurman et retrouvera l'ancien grand oublié des Oscars Martin Scorsese pour The Wolf Of Wall Street aux côtés de Jean Dujardin... Oscar du Meilleur Acteur l'année dernière ! 


2- David Fincher

"Palmarès" : 2 nominations à l'Oscar du Meilleur Réalisateur, 2 nominations au Golden Globes du meilleur réalisateur, un Golden Globe du Meilleur Réalisateur, 2 films à plus de 8,7/10 sur IMDb. 

Triste palmarès pour celui qui a réalisé le plus grand thriller du cinéma - Seven (1995) - et fait tourner la tête à des millions de jeunes avec Fight Club (1999). Deux classiques du cinéma, deux "Must See" des cinéphiles, deux films complètement snobés aux Oscars... Trop en avance sur son temps le David Fincher ? Fort probable. D'ailleurs, ses films ont un côté intemporel et inégalable... 
Seven aux Oscars c'est une nomination pour l'Oscar du Meilleur Montage. Fight Club c'est une nomination pour le Meilleur Montage Sonore... Comment passer à côté de la mise en scène sombre, poignante et ultra moderne de Seven, ou de la maîtrise du chaos, de la narration et du dédoublement de personnalité de Fight Club ?! Je me le demande encore... 
Les années 90 n'ont pas souri à David Fincher. Ce n'est seulement qu'à la fin des années 2000 que le monde du 7ème Art va commencer à mettre en lumière son travail avec en 2007, Zodiac, en compétition à Cannes. Il a fallu attendre L'Etrange Histoire de Benjamin Button en 2009 pour qu'il reçoive sa première nomination à l'Oscar du meilleur Réalisateur (13 nominations au total pour ce film pour trois Oscars techniques). Cette année là, il est battu à la régulière par Danny Boyle et son flamboyant Slumdog Millionaire (2009). 
En 2011, il est une nouvelle fois nommé pour son biopic sur la genèse de Facebook avec The Social Network (2010) (8 nominations pour trois Oscars remportés). Grand favoris, il est battu par le jeune Tom Hooper et son Discours d'un Roi (2011). Même si le britannique a fait un excellent travail de mise en scène, je pense que David Fincher méritait plus l'Oscar aussi bien pour son travail sur The Social Network que pour couronner une carrière époustouflante ! Il peut toujours se consoler avec le Golden Globes du Meilleur Réalisateur et celui du Meilleur Film obtenu en 201. 
Parfois, tous les éléments sont réunis pour récompenser quelqu'un : un grand film, de très bons acteurs, un succès public et critique, le sommet d'une carrière... The Social Network rassemblait tous ces éléments.
Personnellement, je ne le vois plus gagner... Ecoeuré par ses deux campagnes vaines et deux snobismes impardonnables, David Fincher va se contenter de réaliser ce qui lui plait sans viser l'Oscar. 
Son oeuvre restera à jamais dans le coeur des cinéphiles, c'est encore plus beau qu'un Oscar...


3- Brad Pitt

"Palmarès" : 3 nominations aux Oscars (deux Meilleur Acteur et un Second Rôle), 5 nominations aux Golden Globes (3 Meilleur Acteur et 2 Seconds Rôles), un Golden Globes du Meilleur Acteur dans un Second Rôle, une Coupe Volpi de la Meilleure Interprétation Masculine et deux films à plus de 8,7/10 sur IMDb 

Trop populaire pour les Oscars ? Ça doit être l'excuse de l'Académie pour ne pas récompenser un des plus grands acteurs de sa génération. Nommé deux fois pour L'Etrange Histoire de Benjamin Button en 2009 et Le Stratège en 2012, il repart bredouille de ces deux cérémonies, battu par Sean Penn pour Harvey Milk en 2009 et Jean Dujardin en 2012. En 1996, il fut également nommé pour le Meilleur Second Rôle pour sa prestation dans L'Armée des Douze Singes (1996). Il ne manque pas quelque chose ? Je sais pas moi : Seven ? Fight Club ? Rusty Ryan dans Ocean's Eleven ? Babel ? L'Assassinat de Jesse James par le Lâche Robert Ford ? Légendes d'Automne ? Snatch ? Aldo Raine dans Inglorious Basterds ? et The Tree Of Life ? Avec une telle filmographie, difficile de croire que Brad Pitt n'ait jamais remporté d'Oscars.. Pire : il n'a eu que trois petites nominations... 
Plus souvent snobé que nominé, Brad Pitt a cependant une carrière exceptionnelle et très intelligente, jonglant astucieusement entre le blockbuster et le drame oscarisable... Très habile. Ces prestations restent encore dans la tête de beaucoup de cinéphiles et le parallèle entre Leonardo DiCaprio et Brad Pitt est inévitable. Si l'un a subi la "poisse" de Martin Scorsese aux Oscars, l'autre à essuyer des revers dans tous les films qu'il a tourné avec David Fincher
Si la vie était juste il aurait du être nommé dans la catégorie Second Rôle pour le rôle de Mickey dans Snatch (2000), pour le rôle de Rusty Ryan dans Ocean's Eleven (2002), pour le rôle de Brian Mills dans Seven. Mais par dessus tout, il aurait du gagner l'Oscar du Meilleur du Meilleur Second Rôle pour son interprétation totalement folle de Tyler Durden dans Fight Club, un personnage devenu mythique ! Et l'Oscar du Meilleur Acteur pour L’Étrange Histoire de Benjamin Button, qui aurait été le timing parfait pour couronner sa carrière exemplaire ! Encore une fois, l'Académie est passé à côté...
Est-ce que Brad Pitt aura un jour un Oscar ? Pas sûr... Cette année, il jouera dans un blockbuster estival Worl War Z, et il jouera les Seconds Rôles sous la direction de Ridley Scott pour The Counselor, ainsi que sous la direction de Steve McQueen pour Twelve Years A Slave... Cependant, la teneur de ses rôles n'est pas encore connue. Le problème est que le mari d'Angelina Jolie a annoncé qu'il souhaitait arrêter sa carrière à 50 ans c'est à dire au plus tard en 2014 ! 
Petit lot de consolation : il a souvent eu du nez pour produire des petites pépites (producteur de Kick-Ass, Les Infiltrés...), alors pourquoi pas faire comme son pote George Clooney (avec Argo) est être l'un des favoris pour l'Oscar du Meilleur Film dans quelques années ? 


4- Quentin Tarantino

"Palmarès" : Deux nominations à l'Oscar du Meilleur Réalisateur, un Oscar du Meilleur Scénario Original, deux nominations au Golden Globes du Meilleur Réalisateur, une Palme d'Or, un film à 9/10 et trois à plus de 8,3/10 sur IMDb.

Si Brad Pitt est trop populaire pour remporter un Oscar, Quentin Tarantino est sans doutes trop décalé pour décrocher la statuette du Meilleur Réalisateur. Certes, il a décroché celui du Meilleur Scénario Original avec Roger Avary pour Pulp Fiction (1994), mais la folie d'un scénario original est souvent récompensé (Usual Suspects, Fargo, American Beauty, Little Miss Sunshine...). C'est plus difficile quand on s'appelle Quentin Tarantino et qu'on ne rentre pas dans les codes... Nommé deux fois mais battu en 1995 par Robert Zemeckis pour Forrest Gump (1994) et en 2010 par Kathryn Bigelow pour Démineurs (2009), le réalisateur de Kill Bill (2004) n'a même pas été nominé pour Django Unchained (2013) pourtant considéré comme son meilleur film par beaucoup de personnes... Une honte !
A-t-on vraiment besoin d'un Oscar quand on a une Palme d'Or ? Pas sûr. Ses films rencontres de plus en plus de succès au fil des années, il est devenu une valeur sûre en se réinventant à chaque film, en continuant de donner du plaisir aux spectateurs tout en prenant un malin plaisir à créer des personnages tous aussi bad ass les uns que les autres ! Mais comme a dit QT : "la seule liste plus prestigieuse que celle des lauréats de la Palme d'Or est celle de ceux qui ne l'ont jamais eue !" Une maxime qui fonctionne aussi pour les Oscars... C'est dans cette dernière que son nom est inscrit aux côtés des plus grands... Encore un en décalage avec ses contemporains ? Quand on se dit que Pulp Fiction date de 1994...


5- Frank Darabont

"Palmarès" : 2 nominations à l'Oscar du Meilleur Scénario, deux films à plus 8,5/10 dont LE film le mieux noté sur IMDb pour Les Évadés avec 9,3/10.

Dans ce dernier point, Frank Darabont n'est pas le seul oublié. Cela englobe aussi ses deux chefs-d'oeuvre : La Ligne Verte (2000) et Les Évadés (1995) ! Deux films qui ne sont pas passés inaperçus aux Oscars puisque le premier a décroché 4 nominations dont Meilleur Film, alors que le second a été nommé sept fois dont Meilleur Film. OK ils n'ont pas été "oubliés" dans le sens stricte du terme, mais aucun de ces merveilleux acteurs n'a reçu d'Oscars ! Tim Robbins et Morgan Freeman, tous les deux sont brillants et bouleversants dans leur rôle prisonniers et le regretté Michael Clarke Duncan méritait l'Oscar du Meilleur Second Rôle pour son interprétation incroyable de John Coffey... Tim Robbins et Morgan Freeman seront récompensés tous les deux, plus tard, par un Oscar du Meilleur Second Rôle. Il y a une justice quand même.  
Deux films de Frank Darabont adaptés de deux nouvelles du très populaire Stephen King se passant dans le milieu carcéral, deux films devenus des références aujourd'hui. La première place au Top IMDb est révélateur de la côté d'amour unique de Les Évadés auprès du public. La plus belle récompense !


Enfin, comme dirait Antoine de Caunes : "Gloire aux vainqueurs, Honneur aux vaincus !"


A récompenser dans les années à venir : 
Christopher Nolan (Meilleur Réalisateur)
Ridley Scott (Oscar d'Honneur)
Morgan Freeman (Oscar d'Honneur)
Daren Aronofsky
Robert Downey Jr.
Paul Thomas Anderson
Johnny Depp
Amy Adams 
et les nouvelles stars de Hollywood (voir l'article). 
Fab'

12 févr. 2013

Django Unchained

Quentin Tarantino plonge les spectateurs dans le Sud des Etats-Unis, juste avant la Guerre de Sécession, aux côtés du Dr King Schultz, un chasseur de primes allemand (Christoph Waltz), et de Django, un esclave noir (Jamie Foxx). Ils s'associent pour retrouver la femme de Django (Kerry Washington) enlevée par les Frères Brittle. Une violente plongée dans la vengeance qui les mènera à Candyland, une propriété où règne le terrible Calvin Candie (Leonardo DiCaprio). 
QT nous avait laissé en 2009 avec son excellent Inglorious Basterds (2009) en concluant le film sur une réplique culte de Aldo Raine (Brad Pitt) : "Celui-là, il se pourrait bien que ce soit mon chef-d'oeuvre". Une réplique pas si anodine car elle résumait l'aboutissement d'un projet qui trottait dans la tête de Tarantino depuis une dizaine d'années... Mais voilà, quatre ans plus tard, le réalisateur de Pulp Fiction (1994) impressionne son monde avec le désormais culte Django Unchained (2013) ! Véritable réussite dans tous les domaines : l'ambiance western, les acteurs, les décors, la musique, les dialogues, la réalisation... Tout est parfait !
C'est simple : Quentin Tarantino est le seul réalisateur au monde qui a compris le cinéma dans sa globalité. Il sait utiliser toutes les techniques connues pour entraîner le spectateur (le cinéphile, comme le novice) avec lui dans son univers... Il suffit de voir la maîtrise totale de Django Unchained, du début à la fin tout est cohérent et extrêmement bien ficelé. Tarantino nous avait habitué à des histoires contemporaines mais depuis Inglorious Basterds, il a un penchant pour l'Histoire mais comme il ne fait rien comme tout le monde, il se permet de changer l'Histoire, de la rendre bad ass à l'image de ses personnages (remember la mort d'Hitler dans Inglorious Basterds). Ici, il donne la place de héros à un noir en pleine apogée de l'esclavage dans le Sud des Etats-Unis. Une chose impensable pour l'époque mais qui permet de critiquer (implicitement) cette période peu glorieuse de l'Histoire Américaine. Habile.

Bon un Tarantino c'est toujours au top, avec des personnages plus cool les uns que les autres. Jules et Vincent dans Pulp Fiction étaient hilarants, Black Mamba (Uma Thurman) dans Kill Bill (2003) est l'une des héroïnes les plus bad ass qui soit !, Aldo Raine était à la fois ridicule et classe, et Django, le dernier né dans cette famille, a un peu de chaque personnage... Il a le côté décalé et drôle du duo de Pulp Fiction avec sa relation avec Dr King Schultz, et il a le côté bad ass et vengeur de Black Mamba. Un personnage unique qui a fait l’unanimité dans le coeur des spectateurs. Jamie Foxx l'interprète avec brio. 
De toute façon, tout le film est un mixte de tout ce qui est bon dans Tarantino : des longues scènes d'une intensité forte (comme la scène du dîner chez Monsieur Candie), une bande originale éclectique et tellement cool (!!), des scènes et des répliques où tu dis : "What the Fuck ?!" comme la scène des sacs... (une merveille !) et de la violeeence !!! Il faut toujours attendre un bail pour voir un Tarantino mais quel plaisir de voir ces fusillades et tout ce sang qui gicle de partout ! Il n'y a que lui pour nous faire ça ! A la fois drôle et spectaculaire ! 
Encore une fois, son travail à la réalisation est incroyable. Il ne cesse de se renouveler !  

Enfin, le dernier point fort de ces films c'est le casting. Et depuis Inglorious Basterds, il a trouvé l'acteur parfait pour déblatérer ses répliques si bien écrites : Christoph Waltz (Oscar du Meilleur Acteur dans un Second Rôle pour son interprétation de Colonel Hans Landa). Dans Django Unchained, il livre une nouvelle prestation de haut niveau dans la lignée de Inglorious Basterds. Il est énorme et son duo avec Jamie Foxx est aussi surprenant que réussi ! L'autre prestation que tous les cinéphiles attendaient avec impatience c'est celle de Lenonardo DiCaprio dans la peau du bad guy (pour la première fois de sa carrière !). Toujours excellent et sérieux sur les plateaux, il livre une interprétation saisissante ponctuée de moment de folies terrifiante ! Vous ne l'avez jamais vu comme ça auparavant... son "Where is my beautifuuuul sisteeer ?!?!" raisonne encore dans ma tête ! Après Brad Pitt, c'est donc le héros de Titanic (1997) et Inception (2010) qui casse son image... pour notre plus grand plaisir ! Un film de QT sans Samuel L. Jackson, c'est comme des spaghettis sans carbonara, pas concevable ! Le célèbre Jules Winnfield est ici méconnaissable affublé d'une canne et vieilli de vingt ans... Ses montées dans les aiguës font marrer toute la salle. Manipulateur et méchant, il arrive à faire oublier Jules et son discours mythique... Pas facile ! 
Quentin Tarantino a dit à Jamie Foxx que Chirstoph Waltz et Samuel L. Jackson étaient les deux meilleurs acteurs pour réciter ses répliques à la perfection... Vous imaginez la pression sur les épaules de l'acteur-chanteur Oscarisé pour son interprétation de Ray Charles dans Ray (2005). Il n'incarne pas Django, il est Django Freeman. L'acteur et le personnage sont tellement proches. Et son "I like the way you die, boy" met tout le monde d'accord. Il retrouve pour l'occasion Kerry Washington qui interprétait déjà sa femme dans Ray. Une belle alchimie qui met en lumière la plus belle histoire d'amour de la carrière de Tarantino
Dernier point classique chez QT : les guests. Dans Django Unchained, les cinéphiles reconnaîtront Franco Nero (l'interprète du Django originel), Don Johnson, James Remar (Dexter) pour un double rôle et Jonah Hill pour un caméo hilarant ! Sacha Baron Cohen, Joseph Gordon-Levitt, Kevin Costner ou encore Kurt Russell ont failli tourner dans Django Unchained... On aurait aimé voir tout ce petit monde dans l'univers de Tarantino

Bref, Django Unchained c'est un incontournable de 2013 et l'un des meilleurs films de Tarantino (le deuxième en fait pour ma part, Pulp Fiction a une place particulière). Tout ce qui est bon dans le cinéma est réuni dans Django. Les répliques sont inclassables, la bande originale est excellente et la réalisation de QT est toujours plus inventive ! Son hommage aux films de Sergio Leone est une grande réussite ! Que dire de plus si ce n'est que j'ai hâte de voir son prochain film !!

Note : ★★★★★
Fab'

24 janv. 2013

The Master

Freddie Quell, un vétéran, vole de boulots en boulots sans s'imposer... Alcoolique, il distille sa propre gnôle et souffre d'accès de violence... Il fait la rencontre du Maître, un chef de secte charismatique qui va chercher à aider Freddie. Petit à petit, une amitié s'installe entre les deux hommes et chacun gagne à côtoyer l'autre... Mais, plus Freddie s'investit dans "la cause", plus il se pose des questions...

Paul Thomas Anderson est un réalisateur rare et talentueux. Cinq ans se sont écoulés depuis son dernier film évènement There Will Be Blood (2008) dans lequel Daniel Day-Lewis a remporté l'Oscar du Meilleur Acteur. Paul Thomas Anderson, c'est un film tous les trois ans en moyenne et une mise en scène hyper-travaillée voire par moment sur-travaillée. Vainqueur de l'Ours d'Argent à Venise en 2012 pour sa mise en scène dans The Master (2013), il a vraiment fait un travail incroyable sur ce film. Des plans uniques et littéralement difficiles à tourner : plongée, contre-plongée, travellings... Il a un style unique qui met parfaitement en relief la relation intrigante entre les deux personnages...
Les deux personnages sont illuminés par les interprétations hors du commun de Joaquin Phoenix et Philip Seymour Hoffman. Deux jeux très différents, le premier est dans l'excès total (alcoolique, somnolent, limite cadavérique...) et livre sa prestation la plus complète. Tout simplement bluffant. Il a perdu pas moins de 15 kilos... Le second, est tout en contrôle, assuré et rassurant, son jeu est exceptionnel. Il a une aura, un air supérieur rare qui lui donne un statut unique dans le monde du cinéma. Un rôle taillé pour lui qui laisse présager du bon pour le rôle du Haut-Commissaire des Hunger Games dans Hunger Games : L'Embrassement qui sortira au mois de novembre...  
Tous les deux sont exceptionnels et leurs différences permettent de couvrir tous les aspects du jeu d'acteur (le rire, le défi, la tristesse, la colère, le respect...). La scène dans la prison est d'une intensité rare et la première "séance" est excellente. 
Après, j'ai trouvé que ses choix au niveau de l'histoire étaient un peu léger. La fameuse "Cause" est surtout abordée dans le sens pédagogique... Il y a juste une scène qui critique et remet en questions la secte, la pensée du Maître. J'ai trouvé ça un peu dommage, pas d'attaque frontal et pas/peu de point de vue extérieur. L'histoire se concentre sur la relation amicale entre les deux personnages principaux délaissant le problème sectaire. La critique est sous-entendue mais je pense que le film aurait gagné en intensité et en envergure en abordant un point de vue plus critique.
Enfin, la performance de Joaquin Phoenix et de Philip Seymour Hoffman éclipsent les performances de Amy Adams (la femme du Maître qui n'a qu'une scène marquante) et celle de Jesse Plemons (complètement sous-utilisé...). On a l'impression que le réalisateur s'est laissé porter par l'interprétation de son duo d'acteurs... en oubliant d'étoffer son scénario...
The Master s'avère inégal mais le film est sauvé par l'interprétation exceptionnelle des deux acteurs principaux et la réalisation très stylisée et tout en maîtrise de Paul Thomas Anderson (légèrement oublié aux Oscars 2013 contrairement aux trois acteurs principaux...). 

Note : ★★★
Fab'