Quentin Tarantino plonge les spectateurs dans le Sud des Etats-Unis, juste avant la Guerre de Sécession, aux côtés du Dr King Schultz, un chasseur de primes allemand (Christoph Waltz), et de Django, un esclave noir (Jamie Foxx). Ils s'associent pour retrouver la femme de Django (Kerry Washington) enlevée par les Frères Brittle. Une violente plongée dans la vengeance qui les mènera à Candyland, une propriété où règne le terrible Calvin Candie (Leonardo DiCaprio).
QT nous avait laissé en 2009 avec son excellent Inglorious Basterds (2009) en concluant le film sur une réplique culte de Aldo Raine (Brad Pitt) : "Celui-là, il se pourrait bien que ce soit mon chef-d'oeuvre". Une réplique pas si anodine car elle résumait l'aboutissement d'un projet qui trottait dans la tête de Tarantino depuis une dizaine d'années... Mais voilà, quatre ans plus tard, le réalisateur de Pulp Fiction (1994) impressionne son monde avec le désormais culte Django Unchained (2013) ! Véritable réussite dans tous les domaines : l'ambiance western, les acteurs, les décors, la musique, les dialogues, la réalisation... Tout est parfait !
C'est simple : Quentin Tarantino est le seul réalisateur au monde qui a compris le cinéma dans sa globalité. Il sait utiliser toutes les techniques connues pour entraîner le spectateur (le cinéphile, comme le novice) avec lui dans son univers... Il suffit de voir la maîtrise totale de Django Unchained, du début à la fin tout est cohérent et extrêmement bien ficelé. Tarantino nous avait habitué à des histoires contemporaines mais depuis Inglorious Basterds, il a un penchant pour l'Histoire mais comme il ne fait rien comme tout le monde, il se permet de changer l'Histoire, de la rendre bad ass à l'image de ses personnages (remember la mort d'Hitler dans Inglorious Basterds). Ici, il donne la place de héros à un noir en pleine apogée de l'esclavage dans le Sud des Etats-Unis. Une chose impensable pour l'époque mais qui permet de critiquer (implicitement) cette période peu glorieuse de l'Histoire Américaine. Habile.
Bon un Tarantino c'est toujours au top, avec des personnages plus cool les uns que les autres. Jules et Vincent dans Pulp Fiction étaient hilarants, Black Mamba (Uma Thurman) dans Kill Bill (2003) est l'une des héroïnes les plus bad ass qui soit !, Aldo Raine était à la fois ridicule et classe, et Django, le dernier né dans cette famille, a un peu de chaque personnage... Il a le côté décalé et drôle du duo de Pulp Fiction avec sa relation avec Dr King Schultz, et il a le côté bad ass et vengeur de Black Mamba. Un personnage unique qui a fait l’unanimité dans le coeur des spectateurs. Jamie Foxx l'interprète avec brio.
De toute façon, tout le film est un mixte de tout ce qui est bon dans Tarantino : des longues scènes d'une intensité forte (comme la scène du dîner chez Monsieur Candie), une bande originale éclectique et tellement cool (!!), des scènes et des répliques où tu dis : "What the Fuck ?!" comme la scène des sacs... (une merveille !) et de la violeeence !!! Il faut toujours attendre un bail pour voir un Tarantino mais quel plaisir de voir ces fusillades et tout ce sang qui gicle de partout ! Il n'y a que lui pour nous faire ça ! A la fois drôle et spectaculaire !
Encore une fois, son travail à la réalisation est incroyable. Il ne cesse de se renouveler !
Enfin, le dernier point fort de ces films c'est le casting. Et depuis Inglorious Basterds, il a trouvé l'acteur parfait pour déblatérer ses répliques si bien écrites : Christoph Waltz (Oscar du Meilleur Acteur dans un Second Rôle pour son interprétation de Colonel Hans Landa). Dans Django Unchained, il livre une nouvelle prestation de haut niveau dans la lignée de Inglorious Basterds. Il est énorme et son duo avec Jamie Foxx est aussi surprenant que réussi ! L'autre prestation que tous les cinéphiles attendaient avec impatience c'est celle de Lenonardo DiCaprio dans la peau du bad guy (pour la première fois de sa carrière !). Toujours excellent et sérieux sur les plateaux, il livre une interprétation saisissante ponctuée de moment de folies terrifiante ! Vous ne l'avez jamais vu comme ça auparavant... son "Where is my beautifuuuul sisteeer ?!?!" raisonne encore dans ma tête ! Après Brad Pitt, c'est donc le héros de Titanic (1997) et Inception (2010) qui casse son image... pour notre plus grand plaisir ! Un film de QT sans Samuel L. Jackson, c'est comme des spaghettis sans carbonara, pas concevable ! Le célèbre Jules Winnfield est ici méconnaissable affublé d'une canne et vieilli de vingt ans... Ses montées dans les aiguës font marrer toute la salle. Manipulateur et méchant, il arrive à faire oublier Jules et son discours mythique... Pas facile !
Quentin Tarantino a dit à Jamie Foxx que Chirstoph Waltz et Samuel L. Jackson étaient les deux meilleurs acteurs pour réciter ses répliques à la perfection... Vous imaginez la pression sur les épaules de l'acteur-chanteur Oscarisé pour son interprétation de Ray Charles dans Ray (2005). Il n'incarne pas Django, il est Django Freeman. L'acteur et le personnage sont tellement proches. Et son "I like the way you die, boy" met tout le monde d'accord. Il retrouve pour l'occasion Kerry Washington qui interprétait déjà sa femme dans Ray. Une belle alchimie qui met en lumière la plus belle histoire d'amour de la carrière de Tarantino.
Dernier point classique chez QT : les guests. Dans Django Unchained, les cinéphiles reconnaîtront Franco Nero (l'interprète du Django originel), Don Johnson, James Remar (Dexter) pour un double rôle et Jonah Hill pour un caméo hilarant ! Sacha Baron Cohen, Joseph Gordon-Levitt, Kevin Costner ou encore Kurt Russell ont failli tourner dans Django Unchained... On aurait aimé voir tout ce petit monde dans l'univers de Tarantino !
Note : ★★★★★
Fab'
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