Dans un futur où le monde est divisé en deux grandes entités : l'Empire Fédéral Britannique (anciennement l'Europe) et la Colonie (en lieu et place de l'Australie), Doug est un modeste ouvrier qui fait tous les jours le trajet Colonie - Empire Fédéral Britannique via le plus grand moyen de transport jamais créé : la Chute. Il a l'impression de passer à côté de sa vie et décide de se changer la tête dans une société peu recommandée : Rekall. Cette société permet d'implanter des souvenirs fabriqués de toutes pièces : Président de Mars, sportif de haut-niveau, agent secret... Tous les fantasmes sont possibles. Mais au moment de la mise en action de la machine, des policiers débarquent et se mettent à traquer Doug. Ils se découvrent des capacités de combat incroyables... Réalité ? Imagination ? Doug ne sait plus qui il est. Et cette rencontre avec cette jolie brune (affiliée à une mystérieuse résistance) va remettre en question sa véritable identité...
Remake du Total Recall (1990) de Paul Verhoeven, ce nouveau Total Recall (2012) ne restera pas dans les annales... Porter à l'écran la nouvelle de Philip K. Dick n'est pas facile. pour situer le personnage, l'idée originale de Minority Report (2002) vient de lui. Paul Verhoeven l'a fait en prenant beaucoup de libertés, Len Wiseman, le réalisateur de ce remake, a décidé d'être plus fidèle. Du coup fini Mars ! Et c'est tant mieux car l'Eurostar géant entre l'Europe et l'Australie est déjà difficile à imaginer, alors un ascenseur spatial...
Bref, admettons. Mais ce remake souffre, tout au long du film, d'un air de déjà-vu. Lui qui se voulait original et visionnaire, n'est qu'une exploration d'un sujet ultra-déjà-vu : la perte de mémoire. On connait par coeur l'histoire du gars qui ne sait plus qui il est et ce qu'il a fait, la recherche de ses souvenirs, l'enquête sur sa propre vie, sa double-vie... On pense à Jason Bourne notamment. Mais l'enquête personnelle débouche sur quelque chose de beaucoup plus grand : un projet d'invasion et d'extermination ! Rien de neuf la dedans...
Dotés d'un budget hallucinant de 200 millions de dollars, les décorateurs et autres responsables des effets visuels ont pu aisément laisser libre cours à leur imagination. Une course-poursuite de toits en toits - qui a un air de celle dans les favelas dans L'Incroyable Hulk (2008) - , la poursuite en voiture futuriste qui ressemble étrangement à celle dans I, Robot (2004) et la scène finale très (très) explosive ! Sans être originales, les scènes d'actions restent efficaces et rythmées. D'ailleurs, le film a un peu du mal a démarrer mais réussi à garder un rythme élevé (voire haletant) à partir de l'entrée de Doug (Colin Farrell) dans Rekall. Pour finir sur l'action, une scène - originale pour le coup - m'a vraiment marqué : la première fois où Doug découvre ses capacités de combat. C'est un plan-séquence fluide et dynamique. Tourné avec des caméras posées sur des rails allant jusqu'à une vitesse de 6m/s, ce procédé technique révolutionnaire a nécessité un mois de travail et s'avère extrêmement novateur. Une vraie bonne idée.
Le casting du film tient la route. Colin Farrell est aux premières loges des critiques mais il s'en sort honorablement. Ni bon, ni mauvais, il se laisse guider par son intuition. Personnellement, je ne l'aime pas trop en héros. Il est meilleur dans des rôles complètement décalés comme dans Les Chemins de la Liberté (2011) ou Comment Tuer son Boss ? (2011) Côté fille, il a le choix entre Kate Beckinsale (méchamment sexy !) et Jessica Biel. Deux belles brunes qui font tourner la tête de notre Colin Farrell. Bryan Cranston interprète sans briller le méchant du film et Len Wiseman a pu compter sur les participations amicales de Bill Nighy et John Cho.
Donc, Len Wiseman ne révolutionne pas le concept du remake, ni celui de la perte de mémoire... Le tout reste bien fait mais déjà-vu et au final on ne voit pas bien l'utilité de dépenser autant d'argent pour faire un film qui ne marquera pas les esprits... Encore un remake manqué.
Beaucoup de remakes vont arriver dans les mois qui viennent dont Dredd (2012), Robocop (2013), on parle aussi des remakes de Point Break (1991), Highlander (1986), Dirty Dancing (1987), Jumanji (1996), ainsi que le retour des Expandables des 80's avec les prochains films d'action de Sylvester Stallone et Arnold Schwarzegger, pourtant je me dis que les 80's et 90's, c'était une autre époque et qu'il faudrait laisser ses films tranquilles... pour de bon !
Note : ★★
Fab'